« Riens du tout » – septembre 2020
L’autre jour, square Saint–Éloi dans le XIIe arrondissement parisien, nous avons fait une drôle de rencontre. Entre les espaces verts arborés et le bac à sable des enfants, voici l’espace canin. À l’entrée du carré, un petit panneau et, sur ce petit panneau, une série d’injonctions pratiques, code moral de la « bonne » conduite des cohabitants du lieu : ramasser, veiller, surveiller, préserver. Tout cela n’est guère nouveau, à ceci près que, ici, la cohabitation entre les humains intègre les canins quand elle ne passe par eux. Il y a toute une convivialité de rue entre les promeneurs à chiens ! Bref, les solides grilles qui délimitent l’endroit sont, en première analyse, la réponse simple et, pour ainsi dire évidente, apportée à un problème d’urbanisme ancien. En réservant un espace aux chiens accompagnés de leurs maîtresses et de leurs maîtres, la ville résout, par la ségrégation, la question de la cohabitation entre les humains et les canins, voire entre les canins eux-mêmes ce qui n’est pas loin d’être le même enjeu.
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Pour faire référence à cet article : Xavier Bernier, Olivier Lazzarotti et Jacques Lévy, « Humanimalité ? Le monde, entre chiens et nous. », EspacesTemps.net [En ligne], Dans l’air, 2020 | Mis en ligne le 1 septembre 2020, consulté le 01.09.2020. URL : https://www.espacestemps.net/articles/humanimalite-le-monde-entre-chiens-et-nous/ ; DOI : 10.26151/espacestemps.net-gs21-s588